L’extrait de pépins de pamplemousse (souvent appelé EPP) est fréquemment recommandé pour la fabrication de cosmétiques maison, notamment en tant que conservateur naturel. Mais peut-on vraiment compter sur son efficacité et sa sécurité d’utilisation ?
Origine et découverte de l’EPP : une histoire fascinante
La légende raconte qu’après la Seconde Guerre mondiale, un médecin immunologiste yougoslave, Jacob Harich (1919-1996), aurait croqué un pépin de pamplemousse et se serait interrogé sur son amertume. Une autre version rapporte qu’en 1979 ou 1980, ce même médecin – également jardinier – aurait remarqué que les pépins de pamplemousse déposés dans son compost ne se décomposaient pas.
La version la plus probable indique qu’après une carrière en physique, marqué par les événements de la guerre, Harich se consacra à l’étude de la médecine et de l’immunologie. En 1957, il émigra aux États-Unis et s’intéressa aux substances naturelles antimicrobiennes. En 1967, il devint chercheur en Floride – capitale du pamplemousse – où il étudia l’effet biocide des graines de pamplemousse.
Un puissant antimicrobien naturel à large spectre
Jacob Harich découvrit que les pépins de pamplemousse contiennent une substance aux propriétés antimicrobiennes naturelles à large spectre : active contre les bactéries, champignons, levures, parasites, voire certains virus.
L’EPP, un antibiotique idéal selon son découvreur :
- Efficacité étendue
- Action rapide
- Non toxique
- Ne perturbe pas le système immunitaire
- Respecte la flore bactérienne bénéfique
- 100 % naturel
- Hypoallergénique (sauf chez environ 3 % des personnes allergiques aux agrumes)
Utilisation en médecine holistique : interne et externe
En usage interne :
- Infections digestives, intoxications alimentaires, diarrhées, parasitoses
- Ulcères (efficacité sur Helicobacter pylori)
- Mycoses et candidoses
- Infections ORL, rhumes, bronchites, grippes
- Infections urinaires
- Fatigue chronique et baisse d’immunité
- Allergies
En usage externe :
- Bouche : aphtes, herpès, gingivite, muguet
- Peau : acné, dermatites, psoriasis, mycoses, piqûres, verrues
- Cheveux : pellicules, démangeaisons, poux
- Pieds : eczéma, mycoses, verrues plantaires
- Ongles : onychomycose, panaris
- Zone intime : vaginites, infections génitales
Méthode d’extraction de l’EPP
L’extrait est obtenu à partir de pépins séchés avec la pulpe, réduits en poudre, puis dilués dans de l’eau pure et distillés. À ne pas confondre avec l’huile essentielle de pamplemousse, qui est totalement différente.
Une controverse bien réelle : EPP naturel ou trafiqué ?
Plusieurs études scientifiques ont mis en lumière la présence de composés synthétiques dans certains EPP commerciaux :
- Chlorure de benzéthonium (toxique)
- Triclosan
- Méthylparaben
Ces substances, et non l’extrait lui-même, seraient responsables de l’effet antimicrobien. En Suisse, des produits ont été retirés du marché suite à une étude des laboratoires cantonaux de Bâle.
Comment bien choisir son extrait de pépins de pamplemousse ?
- Vérifiez la mention Citrus paradisi
- Préférez les extraits sans solvant chimique ni alcool, avec glycérine végétale
- Choisissez la forme liquide
- Évitez les extraits contenant des additifs douteux
EPP : des étiquettes parfois trompeuses
Les différences de dosage, de prix et d’ingrédients rendent le choix difficile. Idéalement, un EPP ne devrait contenir que :
- Un extrait concentré de pépins de pamplemousse
- De la glycérine
- Un antioxydant naturel comme l’acide ascorbique (vitamine C)
Alternatives naturelles au conservateur EPP
Si vous doutez de l’EPP, tournez-vous vers d'autres conservateurs naturels ou nature-like :
- Leucidal®
- Naticide®
- Lactate de sodium
Ou encore mieux : formulez sans phase aqueuse avec des baumes, beurres ou sérums huileux pour éviter l’utilisation de conservateurs.
Quelle dose utiliser en cosmétique maison ?
La dose recommandée est de 0,1 à 1 % (en général 0,6 %). Mais attention à la qualité et à la méthode d’extraction, car elles influencent fortement l’efficacité.
Pour en être certain, favorisez d'autres conservateurs.
Conclusion : conservateur naturel ou incertitude ?
Malgré ses promesses, l’EPP soulève encore trop de doutes pour un usage cosmétique sûr et fiable. Mieux vaut se tourner vers des alternatives naturelles ou repenser ses formules pour se passer totalement de conservateurs en choisissant des solutions sans phase aqueuse.
Et vous, avez-vous déjà utilisé l’extrait de pépins de pamplemousse dans vos cosmétiques ? Avez-vous constaté des résultats ? Partagez votre expérience !