Les alcools en cosmétique : amis ou ennemis de votre peau ?

Les alcools en cosmétique : amis ou ennemis de votre peau ?

 

Quand on parle de cosmétiques naturels ou conventionnels, la question de l’alcool revient souvent. Et non, vous ne retrouverez pas un grand cru dans votre crème de jour, mais il est fréquent d’y trouver de l’alcool sous différentes formes. Pourquoi est-il présent dans de nombreux soins ? Quels sont ses rôles ? Est-il mauvais pour la peau ? Décryptons ensemble les différents types d’alcools en cosmétique.

L’alcool ou éthanol en cosmétique

Sur la liste INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients), l’alcool est souvent désigné sous le nom Alcohol ou Alcohol Denat. Prenons l’exemple de la composition suivante d’une crème de jour :

Ingrédients :
Water (Aqua), Prunus Amygdalus Dulcis (Sweet Almond) Oil, Alcohol, Glyceryl Stearate SE, Hydrolyzed Beeswax, Prunus Domestica Seed Oil, Glycerin, Xanthan Gum, Lactic Acid.

Cette formule est relativement simple et transparente — un bon point pour la consommatrice soucieuse de la composition :

  • Eau (55 %) : principal composant de la crème mais qui s’évapore rapidement sans véritable bénéfice pour la peau.
  • Huile d’amande douce (20 %) : partie huileuse, nourrit et adoucit la peau.
  • Alcool (20 % min.) : agit ici comme conservateur antimicrobien naturel.
  • Glyceryl Stearate SE (2.5 %) : émulsifiant dérivé d'huile végétale (souvent huile de palme ou soja, parfois OGM).
  • Hydrolyzed Beeswax (1-2 %) : stabilisateur d’émulsion dérivé de la cire d’abeille.
  • Huile de noyau de prune (1-2 %) : huile végétale nutritive, mais ici à faible concentration.
  • Glycérine (1-2 %) : humectant qui attire l’eau vers la peau.
  • Xanthan Gum (0.2-0.3 %) : épaississant d’origine naturelle.
  • Acide lactique (0.1 %) : régule le pH de la crème proche de celui de la peau.

Le label NATRUE : un gage de qualité ?

Cette crème est certifiée NATRUE, un label qui interdit certains OGM et recommande l'utilisation d'huile de palme certifiée RSPO (mais sans obligation stricte). C’est un plus non négligeable qui témoigne d’une certaine éthique de formulation.

En résumé, seuls l’amande douce et une faible dose d’huile de noyau de prune jouent véritablement un rôle nourrissant. Le reste des ingrédients est essentiellement fonctionnel : conservation, texture, stabilisation.

Mon conseil : parfois, une huile végétale pure comme l’amande douce associée à un peu d’huile de noyau de prune peut suffire pour un soin simple et efficace.

L’alcool est-il mauvais pour la peau ?

Son rôle de conservateur

L’alcool est souvent préféré à certains conservateurs plus controversés comme le phénoxyéthanol. Il est efficace à partir de 20 % de concentration pour limiter la prolifération microbienne, ce qui le rend utile dans les émulsions contenant de l’eau (crèmes, laits, lotions...).

Son potentiel desséchant

À forte concentration (au-delà de 70 % comme dans les gels hydroalcooliques), l’alcool assèche indéniablement la peau en détruisant la barrière hydrolipidique. Même à des doses plus faibles, une utilisation fréquente peut sensibiliser les peaux fragiles, déshydratées ou réactives.

En résumé :

  • ✅ Non dangereux
  • ⚠️ Peut dessécher et irriter à forte concentration ou en usage répété
  • 🚫 À éviter sur peau sèche, atopique ou sensibilisée

Les alcools gras : des alliés dans vos soins

Contrairement à l’éthanol, les alcools gras jouent un tout autre rôle :

  • Cetearyl Alcohol
  • Cetyl Alcohol
  • Stearyl Alcohol
  • Lauryl Alcohol
  • Myristyl Alcohol

Leurs fonctions :

  • Émulsifiants : assurent la stabilité de l’émulsion huile/eau.
  • Émollients : adoucissent, assouplissent et nourrissent la peau.

Issus majoritairement d’huiles végétales (parfois de l’huile de palme), les alcools gras sont bien tolérés par la peau et largement utilisés même en cosmétique bio.

Le Benzyl Alcohol : un conservateur particulier

Le Benzyl Alcohol est à distinguer :

  • Présent naturellement dans certaines huiles essentielles et extraits végétaux.
  • Utilisé comme conservateur à faible dose (maximum 1 %).
  • Peut provoquer des irritations chez les peaux très sensibles.

Peut-on éviter les alcools en cosmétique ?

Difficile de les éliminer totalement, même en cosmétique naturelle. Cependant, limiter leur présence, surtout pour les peaux sensibles, est préférable.

Alternatives recommandées pour vos soins visage et corps :

  • Sérums huileux (100 % huiles végétales bio)
  • Huiles corporelles et beurres végétaux
  • Savons surgras
  • Liniments oléo-calcaires (à vérifier selon les marques)
  • Hydrolats purs (bien vérifier la composition)

Pour les soins capillaires :

Le choix est plus délicat car les shampoings et après-shampoings nécessitent souvent des émulsifiants ou des conservateurs. Lisez attentivement les étiquettes et privilégiez les formules les plus simples et les mieux tolérées.

Astuce : Entre un produit contenant de l’éthanol et un autre rempli de conservateurs synthétiques comme le phénoxyéthanol, l’option avec alcool reste souvent la moins problématique.

Comprendre la formulation : un atout pour mieux choisir vos soins

J’espère que cet article vous a permis de mieux comprendre la présence des alcools dans vos cosmétiques et de faire des choix éclairés.

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